Compenser son empreinte carbone : comment ça marche et est-ce vraiment utile ?

C’est une démarche qui consiste à compenser ses émissions de CO2 “irréductibles” (donc celles que l’on ne peut en théorie pas réduire) en investissant dans des solutions permettant d’absorber du CO2. Il ne s’agit donc pas de consommer moins ou de réduire son impact mais simplement de trouver un équilibre en le compensant par ailleurs. Cette démarche est valable non seulement pour les particuliers mais aussi pour les entreprises ou les États.

Elle consiste à financer le développement de projets qui ont pour but la séquestration des gaz à effet de serre, notamment du CO2 afin de compenser ses propres émissions. La compensation carbone serait l’une des solutions pour répondre au changement climatique actuel, en atteignant la neutralité carbone.

Exemples concrets d’actions de compensation carbone👇

• Financer la plantation d’arbres

• Soutenir des programmes de cuisson propre dans les pays du Sud

• Participer à des projets de méthanisation ou d’énergies renouvelables

L’objectif est de rééquilibrer son impact climatique : si je génère 1 tonne de CO₂, je finance un projet qui permet de l’éviter ailleurs.

La compensation carbone ne doit pas remplacer les efforts de réduction mais les compléter. 

Elle permet de 👇

• Prendre conscience de son impact

• Financer des solutions climatiques concrètes

• S’engager dans une transition responsable à titre personnel ou professionnel

Cette démarche est intéressante mais ne doit pas être la seule en faveur de la transition écologique. En effet, elle consiste à compenser et non pas à changer les habitudes, les technologies, les manières de faire. Elle agit plus comme un pansement que comme un véritable levier du changement.

La compensation carbone est un phénomène qui est apparu depuis la prise de conscience sur l’état de notre planète et la nécessité qu’a l’humanité aujourd’hui de changer son mode de vie et de production afin de pouvoir conserver des conditions de vie soutenables à long terme. La compensation carbone s’inscrit donc dans une démarche de développement durable.

Elle consiste à financer le développement de projets qui ont pour but la séquestration des gaz à effet de serre, notamment du CO2 afin de compenser ses propres émissions. La compensation carbone serait l’une des solutions pour répondre au changement climatique actuel, en atteignant la neutralité carbone. L’enjeu est donc de conserver et de favoriser le développement de ces puits de carbone pour qu’il conserve leur action nécessaire aujourd’hui.

Envie de passer à l’action ? Voici les étapes à respecter pour compenser ses émissions de manière responsable.

Le premier enjeu est de connaître votre impact. Pour cela, différents outils et différentes méthodes existent. Utilisez par exemple des calculateurs comme 👇

• ADEME – Nos Gestes Climat

• MyCO2

• GoodPlanet

Vous obtiendrez alors une estimation de votre empreinte annuelle en tonnes de CO₂. Cela vous donnera une idée de la compensation que vous allez pouvoir prévoir.

Maintenant que vous connaissez votre impact, il s’agit de réfléchir aux projets que vous allez sélectionner pour la compensation et ici tout dépend de vos valeurs et des causes que vous avez envie de soutenir. Sachez également qu’il existe deux grandes catégories de projets :

🌱 Projets de séquestration (absorption du CO₂)

• Reforestation ou agroforesterie

• Restauration de zones humides

• Stockage du carbone dans les sols

⚡ Projets d’évitement (réduction des émissions ailleurs)

• Remplacement de sources fossiles par des énergies renouvelables

• Cuiseurs solaires ou foyers améliorés

• Capture de méthane

La contribution peut se faire de différentes manières 👇

• Des plateformes spécialisées (Reforest’Action, Ecotree, Hello Carbo…)

• Des ONG environnementales

• Des programmes d’entreprises (certaines compagnies aériennes ou énergéticiens)

• Sur des sites marchands (certains proposent de compenser l’empreinte carbone directement au moment de la validation de l’achat ou du paiement)

L’idée est simple : il s’agit de financer des projets de reforestation ou d’agroforesterie qui absorbent naturellement le CO₂ présent dans l’atmosphère. 

Chaque arbre planté capte en moyenne entre 10 et 30 kg de dioxyde de carbone par an, ce qui en fait un levier efficace pour atténuer son impact environnemental. Pour une compensation crédible, il est essentiel de choisir des programmes certifiés (Label Bas-Carbone, Gold Standard, etc.) et transparents sur la gestion des plantations. 

En soutenant des projets forestiers durables, en France ou à l’international, il est possible de contribuer activement à la lutte contre le changement climatique tout en favorisant la biodiversité et le développement local. Notons cependant qu’il est encore plus efficace de réduire son empreinte carbone plutôt que de simplement la compenser. De plus, pour que cela soit efficace, il est important de bien choisir son projet en amont pour ne pas être victime du greenwashing.

Pour aller + loin : Découvrez notre décryptage “Est-ce que planter des arbres sauvera le monde ?”

Combien ça coûte de compenser ses émissions ?

Il n’y a pas de tarif fixe. Cela dépend 👇

• Du type de projet

• De la zone géographique

• Du niveau de certification

En moyenne, compenser 1 tonne de CO₂ coûte entre 5 € et 50 €.

Qu’est ce que la neutralité carbone ? 

La neutralité carbone est atteinte dans une zone géographique quand les émissions de CO2 sont compensées par les extractions réalisées par l’homme ou naturellement, par l’absorption naturelle des puits de carbone, comme les forêts ou les océans. La biomasse permet également d'absorber du CO2. 

La compensation carbone permet de stabiliser les émissions de gaz à effet de serre émises par l’humanité.

En compensant des émissions, on laisse la capacité et le temps à la Terre d’absorber naturellement les émissions passées.

Il existe des règles concernant les projets qui peuvent être considérées comme relevant de la compensation carbone, comme le registre Gold Standard. Le registre Gold Standard a été créé en 2003 par le World Wide Fund for Nature (WWF). Ce registre est tenu par la Gold Standard Foundation et apporte des marques de certification sur les projets concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La fondation participe donc à la certification et à l’accompagnement des projets. Par exemple, ils ont accompagné le développement d’éoliennes en Inde. Le développement des projets de compensation est donc soumis à des codes qu’il est nécessaire de respecter afin d’avoir un réel changement.

Cependant, la compensation carbone peut être vu par certains comme étant du greenwashing, et nous allons voir pourquoi. Pour rappel : le greenwashing ou l’éco-blanchiment consiste pour une marque à diffuser une image d’elle qui se veut plus écologique que ce que pourrait l’indiquer ses activités. Elle se présenterait comme étant responsable alors qu’elle ne l’est pas du tout.

Tout d’abord, la compensation n’est pas la réduction des émissions et c’est ce dont nous avons besoin à l’heure actuelle. En effet, le fait de compenser des émissions signifie que la personne va donner des moyens à des projets qui ont feront réduire les émissions de carbone, mais le bilan carbone de la personne ne s’améliore pas. Or, le GIEC est clair, pour pouvoir respecter les Accords de Paris, il faut que l’humanité réduise ses émissions de CO2.

La compensation peut même avoir des effets encore plus négatifs avec un phénomène de bonne conscience. En se disant que l’on peut compenser ses émissions de CO2, certaines personnes peuvent être incitées à polluer encore plus : “Je peux prendre l’avion une fois de plus, car de toute façon, je donne de l’argent à une association qui compense mon émission de CO2”. La compensation carbone est donc contre-productive et ne permet pas du tout de résoudre le problème écologique actuel.

De plus, il faut faire attention aux projets qui sont financés avec les fonds de la compensation carbone. Nous avons développé un exemple très répandu de projet qui se dit de compensation carbone mais qui ne l’est que très peu : planter des arbres. Beaucoup d'entreprises, dans leur stratégie RSE (notamment des compagnies aériennes) proposent de planter des arbres pour compenser l’impact écologique de leur activité.

Cela s’appelle le treewashing et c’est un parfait exemple de mauvaise compensation carbone. Les arbres ont besoin d’énormément de temps pour grandir et ils émettent plus de CO2 qu’ils n’en absorbent dans les premières années de leur vie, l’impact négatif est donc double !

Nous allons ici développer un exemple plus concret de compensation carbone qui peut fonctionner et qui a été mis en place en France, en Europe et dans d’autres pays du monde depuis quelques années : le marché des quotas d’émission.

Ce marché fonctionne comme tout marché : avec une offre et une demande. Ici, la “marchandise” vendue est un droit à émettre une certaine quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ces droits sont créés par les Etats (les Etats membres pour l’Union Européenne), et ils sont ensuite imposés aux entreprises. Ces entreprises se voient donc accorder une certaine quantité à respecter.

En cas de non-respect de ces normes, l’entreprise encourt une amende, plus le rachat obligatoire de droits sur le marché des quotas d’émissions. L’amende et le marché permettent aux Etats d'accélérer la transition énergétique en utilisant les sommes récoltées pour les bons projets.

Cependant, la plus grosse limite de ce marché reste le prix de la tonne de CO2 qui est trop faible pour avoir un réel effet sur la stratégie RSE des entreprises et les forcer à changer leur comportement.

Bon à savoir : ce système de marché des quotas d’émissions n’est pas présent qu’en France, et ne porte pas que sur le carbone non plus ! Les Etats-Unis ont mis en place un marché similaire pour le soufre depuis plusieurs années !

Ainsi, afin de pouvoir conserver des conditions de vie acceptables sur Terre et limiter les impacts du réchauffement climatique pour notre génération et les générations futures, il faut des actions plus fortes et plus concrètes de la part de tous !

Nous pouvons tous agir à notre échelle pour limiter notre impact sur l’environnement :

• On peut jouer sur notre alimentation : passer au bio, favoriser les circuits courts, le végétarisme et/ou le véganisme. Vous pouvez d’ailleurs lire nos articles sur les circuits courts et sur l’alimentation bio.

• Limiter ses déplacements en avion et opter pour des transports moins polluants (le train, la mobilité douce…)

• Favoriser la consommation de seconde main et d’articles éco-responsables et éco-conçu

Si on parle purement de compensation : oui. Prenons l’exemple d’un eucalyptus d’une douzaine d'années. Cet arbre capte environ 50kg de CO2 par an, et permet de stocker environ 800kg de CO2 tout au long de sa vie. Il suffit donc de faire le calcul pour planter suffisamment d’eucalyptus. Le problème ? On ne peut pas planter des forêts à l’infini pour tous compenser notre empreinte et surtout… ça ne résout pas le problème à la base. Pour agir efficacement, le mieux reste encore de réduire ses émissions. 

Oui et d’ailleurs de nombreuses compagnies le proposent. Mais encore une fois, cela permet de compenser les émissions, non pas de réduire son impact à la base. Pour agir efficacement, il est plus efficace de limiter ses vols lorsque possible.

Oui, via le Label Bas-Carbone mis en place par le ministère de la Transition écologique. Il valorise des projets agricoles et forestiers en France.

Certaines contributions à des ONG environnementales ou fondations reconnues d’utilité publique sont éligibles à une déduction fiscale.

Sources :

-https://climateseed.com/fr/blog/carbon-offsetting-greenwashing-or-efficient-environmental-strategy

-https://fr.wikipedia.org/wiki/Compensation_carbone

-https://fr.wikipedia.org/wiki/Gold_Standard_(compensation_carbone)